La création d’une frise chronologique mondiale a représenté un défi immense, fruit de plusieurs années de travail rigoureux et sans relâche. Chercher à représenter l’histoire de l’humanité dans un format limité imposait des choix difficiles, entre sélection, hiérarchisation et synthèse. Ce travail s’est appuyé sur une démarche méthodique :croiser un grand nombre de sources, confronter des récits parfois contradictoires, recueillir l’avis majoritaire des spécialistes tout en résistant aux simplifications virales du web et des fiertés nationales. L’objectif : s’approcher, autant que possible, d’une vision impartiale et équilibrée. Cela a exigé un vocabulaire neutre, des critères constants, et une attention particulière aux civilisations oubliées ou marginalisées par les récits nationaux dominants. Ce projet n’a pas cherché à flatter les mémoires , mais à donner leur juste place à toutes les pièces du puzzle humain. Il s’agissait, avec humilité, de déposer les armes du récit national pour tenter une histoire vraiment globale, fondée sur l’exigence de justesse et de respect.
Un des partis pris fondamentaux de cette frise chronologique a été de ne pas se limiter à la seule mise en exergue des événements emblématiques — batailles, règnes, révolutions ou découvertes majeures — mais de s’attacher, avec la même rigueur, à restituer les longues durées, les ambiances de fond, les structures mentales, sociales et culturelles qui constituent la trame invisible de l’histoire humaine.
Qu’on ne s’y trompe pas : une frise chronologique n’a pas pour but de raconter tous les détails de l’histoire ni d’en restituer toutes les ramifications. Elle ne vise pas l’exhaustivité, mais la synthèse raisonnée. Cette carte du temps, à l’échelle du monde et des âges, répond à deux contraintes concrètes : le format et la lisibilité. Elle ne cherche donc pas à tout dire, mais à fixer l’essentiel. Par un travail méthodique de sélection, de classement et de hiérarchisation, cette frise met en lumière les grandes dynamiques de l’histoire humaine — qu’elles soient sociales, religieuses, scientifiques, politiques ou militaires. Chaque fait inscrit n’est pas une fin en soi, mais un repère, une invitation à approfondir. C’est là sa force : éveiller la curiosité, inciter à la recherche. Comme une table des matières du monde, elle permet à chacun, grâce aux outils web — Wikipédia, Youtube, Chat GPT —, de prendre une référence pour remonter le fil du passé. Ainsi, elle accomplit une mission essentielle de l’historien : assurer la traçabilité du passé, pour que rien, même le plus modeste des faits, ne soit tout à fait oublié.
En reliant toutes les régions du monde, toutes les disciplines et toutes les époques, elle combat les séparations qui enferment les récits nationaux dans des cases fermées. Au lieu de cela, elle met en lumière les échanges, les influences réciproques, les emprunts, les résistances et les mélanges culturels qui ont toujours nourri l’histoire de l’humanité.
En intégrant les faits culturels, religieux, politiques, sociaux et économiques, cette frise chronologique cherche à représenter une histoire globale, qui ne se limite pas aux grands événements ou aux actions des souverains. Elle met en lumière les dynamiques profondes des sociétés humaines, en donnant enfin une place aux peuples : leurs croyances, leurs luttes, leurs gestes du quotidien. Cette approche s’inscrit dans une historiographie élargie, attentive non seulement aux élites, mais aussi aux forces qui ont porté et transformé les civilisations.
Vers une intelligence historique commune pour penser le futur Comme le rappelle l’historienne Joëlle Burnouf, l’histoire aide les sociétés à rester ancrées, en montrant que tout change : civilisations, croyances, techniques, valeurs. Rien n’est figé. Cette conscience du changement permet de mieux vivre le présent et de penser l’avenir avec recul. Ernest Renan affirmait que la nation ne repose ni sur la langue ni sur la race, mais sur une mémoire partagée. Dans cet esprit, cette frise ne cherche pas à juxtaposer des récits séparés, mais à faire émerger une conscience historique commune, fondée sur les grandes séquences que l’humanité a traversées ensemble. Si la langue ne suffit peut-être pas à faire nation, comme le suggérait Renan, l’hypothèse Sapir-Whorf rappelle que le langage structure notre vision du monde. En ce sens, cette frise vise à devenir un langage commun du temps : une grammaire visuelle pour penser ensemble le passé humain. Elle propose ainsi une trame globale pour mieux comprendre le devenir collectif de l’humanité.
Né en 2018 d’une ambition aussi simple qu’audacieuse — représenter l’histoire humaine dans toute son étendue sur un support unique, lisible et structuré — ce projet a exigé plus de 6500 heures de travail réparties sur sept années entières. Fruit d’un engagement profond, à la fois personnel et scientifique, il allie clarté, rigueur méthodologique et fidélité aux faits. Une tradition rare dans l’Histoire De telles entreprises de synthèse mondiale sont d’une rareté extrême dans l'histoire. L’un des exemples les plus marquants reste la Chronological Chart of Universal History (1871) de Sebastian C. Adams : une frise monumentale de plus de 7 mètres de long (23 pieds) qui relie la généalogie biblique, depuis Adam et Ève, à l’histoire des civilisations jusqu’au XIXe siècle.
Paul LANGERON, Fondateur de Carte-du-temps.fr Comme le rappelle l’historienne Joëlle Burnouf, l’histoire aide les sociétés à rester ancrées, en montrant que tout change : civilisations, croyances, techniques, valeurs. Rien n’est figé. Cette conscience du changement permet de mieux vivre le présent et de penser l’avenir avec recul. Ernest Renan affirmait que la nation ne repose ni sur la langue ni sur la race, mais sur une mémoire partagée. Dans cet esprit, cette frise ne cherche pas à juxtaposer des récits séparés, mais à faire émerger une conscience historique commune, fondée sur les grandes séquences que l’humanité a traversées ensemble. Si la langue ne suffit peut-être pas à faire nation, comme le suggérait Renan, l’hypothèse Sapir-Whorf rappelle que le langage structure notre vision du monde. En ce sens, cette frise vise à devenir un langage commun du temps : une grammaire visuelle pour penser ensemble le passé humain. Elle propose ainsi une trame globale pour mieux comprendre le devenir collectif de l’humanité.